Lettre 251 Hamas accepte le plan de libération des otages

Alors que les négociations étaient dans l'impasse, la nouvelle est tombée: Hamas accepte le plan égyptien.

Il convient de ne pas sombrer dans un optimisme béat. On ignore en l'état de quel plan il s'agit.

Nous avions trois leviers pour obtenir la libération des otages:

* Blocage de l’aide humanitaire

* Pression militaire

* Encerclement et séparation entre la population et le Hamas et mettre fin au bouclier humain

Ces trois axes stratégiques ont été abandonnés après trois mois de combats acharnés. L’accusation de génocide y serait pour quelque chose. Officiellement,  la sortie de Gaza permettait à Tsahal de reprendre sa respiration. Tsahal n’est pas construit pour des guerres longues.

Sans ces trois moyens de pression, la négociation pour la libération des otages ne pouvait aboutir qu’en se soumettant aux conditions du Hamas: cessation des combats et poursuite de la domination du Hamas à Gaza.

La négociation se faisait donc dans les conditions les plus défavorables et ne pouvaient qu’avorter. Netanyahu et le peuple en son ensemble refusent cette soumission.


La sirène retentit, le peuple se fige pour deux minutes de silence

Alors que nous commémorons le YOM HAZIKARON, le jour du souvenir de la Shoah et de l’héroïsme, que le peuple s’est figé pendant deux longues minutes en écoutant la sirène. A quoi a t on pensé? Aussi aux martyrs du 7 octobre. Aussi aux otages. 

Israël a été précisément créé pour répondre à la lamentation « plus Jamais ça! ». Israël comme pays refuge à failli. 

Il ne faut pas les abandonner une seconde fois. Les familles d’otages ont le droit naturel, fondamental et humain d’exiger leur retour. Exiger!! Obtenir.

Le prix à payer importe peu dès lors qu’il se fait tard, et que la poursuite de la guerre est aléatoire dans ses résultats. Avec les risques que l'on sait.

Les opposants ont raison d’insister sur le caractère imparfait du deal puisque seuls 33 otages sont en balance. Et les autres? 

Mais l’histoire s’écrit ici avec leur sang et il est impossible d’admettre qu’on a privilégié une victoire virtuelle contre le Hamas en laissant des civils croupir sous terre.

Cette guerre doit être réparatrice et non destructrice, dévastatrice. Et cela commence par la libération des otages et la recherche d’une solution politique à Gaza.

Et au moment même où le cabinet de guerre a validé la campagne de Rafah et que le déplacement de la population vers une zone humanitaire a commencé, le Hamas lance cette annonce à contre temps.

Il se trouve que Biden a appelé Netanyahu pour l'exhorter à ne pas démarrer l'opération pour laisser une chance à la négociation.

Les Américains auraient donné leur garantie que le plan prévoyant la trêve suivie d'une cessation complète des combats serait respectée. C'est sous cette condition essentielle que le Hamas acceptait de poursuivre les négociations.

Il serait même question d'une libération de tous les otages sur une période de plusieurs mois.

Mais il y a un hic!! Israël doit suspendre de suite l'opération militaire qui vient d'être lancée. On ne peut donc exclure que cette avancée ne soit qu'une stratégie pour mettre Israël en porte à faux avec l'Egypte et les USA. 

La balle est désormais dans le camp israélien lequel doit en examiner les termes et donner son accord sous la pression évidente de Biden.

Le refus de cette proposition aurait des conséquences brutales car Biden mettra tout son poids dans la balance pour obtenir un accord aux forceps.

Or on sait déjà que Smotirch et Ben Gvir sont vent debout contre un accord qui suspendrait l'entrée à Rafah. 

Ils prônent la guerre totale, la poursuite de la politique de colonisation et d’annexion de la Judée Samarie.

Il est facile pour Sinouar d'accepter un deal alors qu'il sait pertinemment que Netanyahu est pieds et poings liés à ses deux ministres extrémistes.

C’est un choix lourd de sens qu’il convient de définir dans sa globalité et ses conséquences: prendre le contre pied du plan américain, s’isoler sur le plan international, perdre l’opportunité d’une normalisation avec l’Arabie Saoudite. Devenir un bon client du TPI de La Haye.

Déjà macron annonce que le déplacement forcé de la population est un crime de guerre.

Sinouar voudrait il dynamiter la solidarité israélo- américaine qu'il ne s'y prendrait pas autrement. Elle bat déjà de l'aile.

Si l’Amérique nous lâche, si les livraisons d’armes s’estompent, si les porte-avions américains ne reviennent pas à notre aide, un scénario catastrophe guette. Israël, petit pays, a un besoin vital de l’aide américaine.

Simple exemple.

Tsahal explique qu’il faut finir le travail à Gaza avant de pouvoir régler ses comptes avec le Hezbollah bien plus puissant que le Hamas. Depuis 7 mois, Tsahal temporise sur le front nord malgré les bombardements incessants, imposant la poursuite de l’évacuation de la population.

Il s’en suit que la puissante armée d’Israël n’a pas la capacité ni l’effectif suffisant pour mener un combat sur ces deux fronts.

Il faut en être conscient. 

Les jours qui viennent seront fiévreux. Le cabinet de guerre doit revoir sa copie et on sait qu'il est divisé sur la priorité s'agissant des otages.

La question est désormais clairement posée à la société israélienne et Biden va enfoncer le clou: soit accepter la fin de cette guerre soit se passer de son soutien.

Netanyahu doit choisir entre la survie de sa coalition et Biden sous couvert de la libération des otages.

Mais tout ceci ne sont que des suppositions qui démontrent que c'est Sinouar qui mène la danse.

Il est fin stratège.

Savez-vous pourquoi?

Parce qu'on ne fait pas la guerre avec 250 otages entre les mains de terroristes.

Et dire que quelques milliers de terroristes tiennent tête à la plus puissante armée du Moyen-Orient.

Comme déjà écrit, la taupe est l’animal le plus difficile à éradiquer des jardins.


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