Lettre 258 Les défis contradictoires de Bibi

 La marche vers la « victoire totale » est semée d’embûches. La coalition menée par Netanyahu n’y survivra pas.

Netanyahu à l'ONU, image rare!!

Poursuivre la guerre qui s’annonce longue et difficile surtout avec le Hezbollah du Sud Liban nécessite une large mobilisation et donc la suppression des exemptions dont profitent les juifs orthodoxes.

La contradiction est flagrante. Netanyahu tente une solution intermédiaire par mobilisation partielle, très partielle, qui ne satisfera personne.

Son gouvernement tombera.

Le plan Biden est sur la table. Il prévoit la libération progressive des otages contre la cessation des combats et en fin de guerre, la reconstruction de Gaza avec le Hamas comme dirigeant. Et la création d’un État palestinien en prime.

Pour Netanyahu, ce deal est contraire à ses intérêts personnels. Il sait que la fin de la guerre signe sa déchéance. Ses associés Ben Gvir et Smotrich refusent ce plan et feront tomber le gouvernement.

Ce plan, présenté par Biden comme celui de Netanyahu, est un tour de force auquel Bibi est confronté. En le refusant, il provoque le départ de Ganz et Eisenkot du gouvernement et par effet de domino, une fronde au sein même du Likoud. 

Et il abandonne les otages.

Le choix est désormais simple: poursuivre la guerre ou y mettre fin. 

La poursuivre sans mobiliser les juifs orthodoxes et sans libérer les otages, est un pari cynique. Israël n’y survivra pas, ni économiquement, ni moralement. On ne peut mobiliser les réservistes pendant des années.

Chaque jour qui passe voit le front nord s’enflammer. D’attaques larvées, on est passé aux bombardements lourds jusqu’à Haïfa. La destruction systématique des villes frontalières vidées de leurs habitants est en cours. Et l’invasion du Sud Liban par Tsahal est retardée faute de combattants et par peur d’une attaque massive du Hezbollah sur l’ensemble du pays. Un déluge de feu menace.

L’équation est posée. Plus nous acculerons le Hamas à Gaza, plus le Hezbollah renforcera ses tirs jusqu’à tenter une invasion de la Haute Galilée avec prise d’otages.

Israël craint ce scénario du pire et demeure l’arme au pied depuis 8 mois. 

Pathétique!

Pire, l'Iran transforme les destructions opérées par Israël en victoires et en autant de motif de perpétrer des attentats. L'Iran a réussi à faire échouer la normalisation avec l'Arabie saoudite, stigmatiser Israël aux yeux du monde, placer la Palestine au centre des débats. Inouï, inespéré: Le terrorisme devient arme de combat légitime.

L’autre option c’est accepter le plan Biden et déclarer que le Hamas est si affaibli qu’il ne présente plus de danger immédiat. Les otages sont libérés, au moins certains d’entre eux, et on met fin à la tension avec le Hezbollah. 

Victoire bien maigre, mais si le Hamas demeure en place, cela éloigne la pseudo création d’un État palestinien. Le monde ne peut accréditer un Etat terroriste. N’est-ce pas le but prioritaire fixé par ce gouvernement?

Il sera toujours temps de lui régler son compte.

Autre avantage non négligeable: le signature d’un accord de paix avec l’Arabie Saoudite et l’accomplissement d’un axe anti iranien.

Et ça n’est pas fini!!!

Biden nous embrasse à pleine bouche, le Monde change de camp car il ne peut soutenir le Hamas, et l’antisémitisme retrouve son niveau normal (sic).

Et encore! Les portes du pénitencier international se referment. Le cauchemar de Bibi prend fin. Il est reçu partout comme hôte de marque avec Sarah sur la photo.

Il reste à Bibi la lourde tâche de changer de logiciel et de persuader ses deux guignols que c’est la seule voie pour sortir de la crise.

Il sera soutenu en cela par les partis orthodoxes puisque la loi d’exemption pourra alors être maintenue. Pas de guerre, pas de conscription.

Trop simple? Il lui suffit de retourner sa veste qui craque de tous côtés. Mais la première libération d’otages sera comme une bouffée d’oxygène. 

La pression contre Bibi retombera. La demande pressante d’élections aussi.

Allez Bibi, courage!! Tu as plus de chance de te maintenir au pouvoir avec Biden que sans lui.

Pour une fois dans ta vie, choisis l’intérêt national encore qu’il semble concorder avec le tien.

De toute guerre il faut savoir en sortir.

Et si on reparlait du deal selon lequel tu serais exonéré de toutes poursuites contre ton départ à la retraite. Tous seraient prêts à signer des deux mains. Sortir du « Plonteur » (de l’impasse).

Avec un peu de chance, tes deux amis milliardaires continueront à te fournir en cigares et champagne rose. La belle vie quoi!

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