Lettre 261 La Galilée sous les bombes du Hezbollah

La situation dans le nord d'Israël est devenue intenable. (Nota: depuis 24 heures, un calme paradoxal s’est installé) La population a été évacuée sur une bande de sécurité de quelques kilomètres et les 100.000 habitants ont été hébergés dans des hôtels à Haïfa et à Tibériade.

Ironie du sort, Hezbollah tire désormais sur ces villes distantes de 50 km et ces personnes déplacées n'en peuvent plus. Leur vie est devenue un cauchemar.


"Père, gardez-vous à droite ! — Père, gardez-vous à gauche ! »

La raison est bien simple.

Plus le Hamas à Gaza s'affaiblit sous les coups de butoirs de Tsahal, plus le Hezbollah au sud Liban augmente la pression et les tirs sont devenus permanents et destructeurs.

Aucun pays ne tolérerait une telle situation et les populations du Nord exhortent le gouvernement à prendre une décision pour mettre fin à ces tirs.

Netanyahu, contre l'avis des services de sécurité avait décidé en octobre de ne pas combattre sur deux fronts et de centrer les opérations sur Gaza.

Il savait que pour activer ces deux fronts, il était indispensable de mobiliser massivement et donc de mettre fin à l'exemption d'incorporation dont profitent les Juifs orthodoxes. (Rappelons qu'on nomme "Juifs orthodoxes" ceux qui pratiquent strictement tous les préceptes de la religion juive. Ils n'ont rien à voir avec les catholiques orthodoxes)

Actuellement, Tsahal maitrise parfaitement  la bande de Gaza en ce sens qu'il peut intervenir à sa guise et la libération des quatre otages en camps de réfugiés en est la preuve.

L'axe de Philadelphie à la frontière avec l'Egypte qui est sa source d'approvisionnement en armes est quasiment sous contrôle de Tsahal.

A tel point que l'Etat major a déclaré qu'il était possible de proclamer la fin de la guerre, et de poursuivre les combat avec une intensité moindre afin de dégager des forces pour combattre le Hezbollah au sud Liban.

Mais Netanyahu demeurait arque bouté sur sa conception de victoire totale, dont il n'a pas donné la définition. Il semble que sa vision est en passe d'évoluer car le slogan "victoire totale" n'est plus répété. Pour preuve, Netanyahu a donné ordre de suspendre les combats à Rafah chaque jour de 8 heures à 19 heures pour améliorer l’aide humanitaire et soulager la population.

Il parait désormais assez évident que toute négociation avec le Hamas pour la libération des otages est un leurre. Hamas a durci sa position.

Pourquoi? Parce qu'en l'état, Sinouar considère qu'en tenant tête à la plus puissante armée du Moyen-Orient, il a accompli un exploit et qu'il peut déclarer qu'il a gagné cette guerre.

Et bien malin celui qui pourrait soutenir que dans un avenier proche, un gouvernement provisoire pourrait être mis en place alors que le Hamas est encore aux commandes.

Quant aux Américains, leur stratégie se limite à aboutir à un cessez le feu, avec ou sans libération d'otages. Ils n'ont pas de plan B. La guerre avec le Hezbollah leur parait totalement exclue.

Pourquoi? 

Parce qu'ils craignent qu'en cas d'invasion par Tsahal au sud Liban, l'Iran entre directement dans le conflit pour venir au secours de son proxy. Et comme pour l'Ukraine, leur implication est une illusion.

En Israël, cette option militaire est soutenue par Tsahal, mais comme l'ont rappelé les stratèges, il faut s'attendre à une pluie continue de milliers de missiles et drones sur tout le pays.

La population a été préparée à ce danger. 

Bien évidemment, le soutien massif des Américains serait indispensable alors que ceux-ci ont réduit leurs livraisons.

C'est la raison pour laquelle devant cette contradiction de stratégie, Netanyahu désormais seul décisionnaire, temporise, tout en déplaçant les troupes vers le Nord du pays.

Le défi est donc de rétablir la sécurité en Galilée. Mais cette fois, ce ne sera pas une simple incursion en territoire ennemi. Les forces en présence ne se limitent pas au Hezbollah. On sait que l'Iran va user de tous ses proxys qui encerclent Israël et mettra la main à la pate.

Les arsenaux ennemis sont impressionnants, efficaces et destructeurs.

La stratégie de l'Iran est d'entrainer Israël dans une guerre d'usure sur un moyen ou long terme sachant que les économies du Liban, de la Syrie et de la Palestine sont à ce point détériorées et les populations soumises, que le prix à payer sera insignifiant pour le régime des Ayatollahs. 

Israël en a t il les moyens? 

Et pendant ce temps, à supposer que Tsahal occupe Gaza pour garantir le fonctionnement d'un régime de remplacement, les soldats seront exposés à une guérilla perpétuelle car le Hamas ne déposera pas les armes et continuera son harcèlement.

Oui tel est le plan de l'Iran: placer Israël dans une guerre d'usure et destructrice humainement et économiquement.

Et l'Iran en a les moyens.

Dans l'immédiat, l'option américaine prend du plomb dans l'aile et on semble bien s'orienter vers une guerre totale. 

Nos divisions et le refus de suivre le plan américain entrainant un refroidissement dans nos relations avec Biden semblent bien encourager nos ennemis à engager un bras de fer sinon plus.

Voici encore la preuve que l'arme de la dissuasion atomique est illusoire surtout avec un pays comme Israël qui s'inscrit dans une mouvance humaniste.

Mais l'étau iranien se resserre. L'Iran a mis en place un encerclement géostratégique dramatique. Il est dommageable que le monde occidental demeure aveugle et muet.

Mais comme vous le savez, il n'y a plus sourd que celui qui ne veut pas entendre!

Concernant la bande de Gaza, l'option est simple:

* Soit poursuivre les incursions successives pour harceler le Hamas pendant des années mais sans occuper le terrain.

Les populations demeureront encore plusieurs générations dans des camps de réfugiés sous la domination du Hamas. Elle demeurera le réservoir sans fond  du recrutement des terroristes.

* Soit occuper Gaza mais subir à son tour le harcèlement du Hamas avec un cout humain très lourd; et aboutir après des années d'occupation à la conclusion qu'il faut en sortir comme en 2005. 

Une seule certitude, les organisations terroristes ne disparaitront pas. La reconstruction de gaza n'est pas pour demain.

Plus que jamais on s'aperçoit que les Palestiniens n'ont pas de véritable vocation à constituer un Etat. C'est une chaire à canon aux yeux de ceux qui ont pour but la destruction d'Israël.

En criant "Palestine de la mer à la rivière", les petits activistes ignares ne font que diffuser cette illusion guidée par une idéologie subtile qui les dépasse.

Pendant la guerre de cent ans à la bataille de Poitiers, le roi de France Jean II le Bon se fit capturer par les Anglais. Son fils Philippe le Hardi aurait prononcé ces paroles célèbres au cours des combats: "Père, gardez-vous à droite ! — Père, gardez-vous à gauche ! »

Voyant la bataille perdue, le roi demeura parmi ses soldats au lieu de fuir, ce qui lui valut considération et respect. Mais les Anglais exigèrent une rançon de 3 millions d'écus et toute l'Aquitaine.

Il s'est avéré que bien que très supérieure en nombre, l'armée du roi utilisait une stratégie moyenâgeuse dépassée.

Ne faites aucun parallèle. Il n'y ne a point.

Mais la réplique pourrait néanmoins s'appliquer à Israël en rapport avec les fronts nord et sud.


Commentaires

  1. Aucune perspective à part le pire.
    Quel pays pourrait resister y compris au plan economique à cette guerre d'usure sur des fronts trop multiples, des dissensions profondes en interne, un encerclement ideologique croissant , des soutiens exterieurs bien " paradoxaux" ...et le poison du fanatisme présent de tous bords.



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