Lettre 264 Veille de guerre au Sud-Liban

Guerre de Gog et Magog.

(Livre d'Ézéchiel, chapitres 38 et 39: Gog est un nom de personne, Magog un nom de lieu. Ils apparaissent cinq fois dans la Bible et deux fois dans le Coran. Les peuplades païennes Magog vivent « au nord du Monde », et représentent métaphoriquement les forces du Mal, ce qui l'associe aux traditions apocalyptiques.)

L'Iran menace d'une guerre d'extermination si nous osons attaquer le Sud-Liban. Cet Etat islamique utilisera tous ses proxies pour venir au soutien du Hezbollah.

Extermination de qui?

Comme si Israël n'était pas une puissance nucléaire.

Le cabinet de guerre limité désormais à Netanyahu et Galant déclare vouloir rechercher une solution diplomatique au conflit qui se déroule au Nord.

Négocier avec la pire entité terroriste qui n'existe que pour nous détruire.

Après avoir abandonné pendant 19 ans (2005 à 2023) l'enveloppe de Gaza aux bombardements du Hamas, voilà que le gouvernement abandonne la Galilée et le Golan aux attaques massives du Hezbollah au Nord depuis 9 mois.

Gagner du temps?

Tromper l'ennemi pour l'attaquer par surprise?

Se plier aux exigences des Américains qui refusent de nous livrer des bombes de destruction précise?

Autant de questions sans véritable réponse.

Dans l'immédiat une seule certitude: la zone de sécurité se trouve en Israël et non vers le Litani.

En 1939, le France a déclaré zone de guerre la frange frontière située entre le ligne Maginot et le frontière allemande. Un million d'Alsaciens Lorrains furent déplacés dans le Sud-ouest de la France pour les mettre à l'abri.

A Gaza et au Sud-Liban c'est juste le contraire.

Les populations sont empêchées de quitter les zones de guerre pour servir de boucliers humains.

Agir ainsi est un crime de guerre mais les terroristes ne sont pas concernés par les tribunaux internationaux.

Personne ne va davantage incriminer l'Iran.

Par contre Israël est accusé de crime contre l'humanité s'il bombarde les populations civiles ou les hôpitaux qui servent de base et d'arsenaux.

Une façon pour les terroristes de compenser leurs faiblesses. Et ça marche!

Cette guerre asymétrique se déroule sous nos yeux hagards depuis 9 mois.

Aucune solution.

Alors que faire.

Contre Daesh ça n'a pas fait un pli. Eradication population comprise. Ils faut dire que cet Etat criminel avait peu de soutien.

Avec les Palestiniens c'est une autre paire de manches.

Touche pas à mon pote!! 

Voilà pourquoi nous piétinons.

Tsahal a son talon d'Achille. Sa morale.

Et le peu de victimes collatérales que nous avons causées nous valent une condamnation unanime. Nous sommes des monstres aux yeux de certains.

Galant, ministre de la défense a déclaré qu'en cas de guerre totale avec le Hezbollah, le Liban retournerait à l'âge de la pierre.

Il a bien parlé!! Paroles; paroles.....

Mais voyons l'équation.

Jusque là, le conflit se limitait aux bombardements réciproques, Hezbollah tirant sur tout ce qui bouge, Tsahal se cantonnant aux installations du Hezbollah.

Et quid du Liban?

Car sous prétexte que le peuple libanais est contre la guerre, il faudrait à nouveau considérer qu'il est innocent et épargner cet Etat moribond.

Tsahal a annoncé qu'il utiliserait toute sa puissance de feu impliquant la destruction massive de toutes les infrastructures du pays.

L'Iran s'en bat l'œil. Pour les Occidentaux et pour la France en premier lieu ce sera un crève cœur. Un échec cuisant pour sa diplomatie.

Il est vraisemblable qu'à nouveau ils tireront à boulets rouges contre Israël pour lui lier les mains sur le terrain humanitaire.

Déjà des voix s'élèvent et augurent des visions d'apocalypse: "La situation sera difficile pour Israël, mais cent fois plus dure pour les Libanais".

L'état- major se rend compte qu'une erreur a été commise en n'impliquant pas dès le début l'Etat libanais dans l'équation et en se limitant au Hezbollah. En bombardant des installations vitales pour le pays, nous aurions obligé la communauté internationale de faire pression sur l'Iran.

En parallèle, lors de sa visite américaine, Galant a annoncé que les combats à Gaza allaient progressivement se limiter et que le moment était bien choisi pour relancer des négociations avec le Hamas pour la libération d'otages et calmer le jeu au Sud comme au Nord.

Des propos forts consensuels pour les USA, mais très illusoires en vérité.

Bruits de bottes et d'apaisement. La carotte et le bâton. Comme une veille de bataille. Waterloo, Waterloo, morne plaine libanaise.

Mais cette veille de bataille dure depuis des mois. Elle peut bien attendre encore que les choses se décantent. La santé de Biden pose problème. Comment va t il réagir en cas de guerre générale avec l'Iran? Il pourrait se coucher et se retirer.

Une inconnue de plus dans une équation bien complexe.

Et que vaut la diplomatie avec des terroristes? A supposer qu'un accord soit conclu pour un recul au Litani permettant aux populations de Galilée de regagner leurs villes, qui garantit qu'un 7 octobre ne pourrait se reproduire après quelques mois de calme.

Selon la même source, la situation actuelle est idéale pour lancer une attaque car les populations frontalières ont été évacuées des deux côtés. Attendre encore, c'est permettre à l'Iran de posséder l'arme nucléaire sous quelques mois, ce qui changerait encore les termes de l'équation.

Et toujours cet ombre du 14 avril, ce jour où l'Iran a attaqué sans que nous lui donnions la réplique adéquate. Il faudra bien faire demain ce que nous avons négligé hier. 

La procrastination, toujours remettre au lendemain, l'angoisse de mal faire, le manque de confiance en soi. Attendre qu'un événement bouleverse l'ordre des choses.

Ou plutôt la crainte du prix à payer. Israël retarde depuis des décennies cette guerre générale contre l'Iran qu'il ne peut engager seul.

Mais aujourd'hui Israël est plus seul que jamais.

Nos ennemis le supposent, le savent. 

Les porte avions américains sont partis. Courage, fuyons!! Ce n'est pas à la veille des élections que le président américain va entrer en guerre.

On aurait pu éviter cette situation, mais le rapport de force s'est inversé. Au lieu de demeurer l'allié inconditionnel des States, nous avons choisi le chemin tortueux de la solitude.

L'histoire jugera après coup du coup de poker joué par notre gouvernement.

Dans l'immédiat les perspectives sont sombres. un nouveau bourbier se profile devant nous. Avec ses litanies (Sic) de héros tombés au combat.

En attendant, rien ne se règle.

Mais n'oublions pas la politique politicienne dans cette même équation: la Knesset suspendra ses travaux le 28 juillet pour ne les reprendre que le 27 octobre 2024.

Si le gouvernement tient jusqu'à la fin du mois, Bibi est tranquille jusqu'à fin octobre.

Et comme on dit en hébreu עד אז אלויים גדול (Ad az Elokim gadol = Jusque là D.ieu est grand! En substance: « va savoir ce qui peut arriver »)

En parallèle, il a demandé le report de son procès pour un an! Si la guerre totale est déclenchée, comment le lui refuser.

Jusque là tout va bien!!

L'histoire qui a commencé le 7 octobre reste à écrire. Chacun verra midi à sa porte.

Le titre du film pourrait être "comment construire un pays en 75 ans et le détruire en une seule nuit"


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