Lettre 265 Quelle stratégie après 9 mois de combats

Est-ce la fin du tunnel (Sic)? 

Voilà plusieurs mois que les négociations pour la libération des otages sont en cours.

Et rien ne bouge!


Elles sont partout, ne faiblissent pas!

Le Hamas exige la fin des combats.

Mais il vient d'assouplir sa position. Il ne demande pas que Tsahal quitte de suite la bande de Gaza. Il se contente d'une trêve de 15 jours après laquelle commencerait la négociation sans limite de date.

La libération des otages interviendrait après accord et échange avec quantité de terroristes dont il se réserve le choix sans véto possible pour Israël.

Bref il veut demeurer le maître du jeu. Cette négociation peut durer indéfiniment. Autant dire la fin du conflit mais sans date réelle de libération des otages.

Netanyahu est sous pression permanente de ses deux ministres de droite extrême qui rêvent d’occuper Gaza pour y implanter des colonies.

Ils le disent clairement. C’est leur idéologie du grand Israël. Leur façon de mettre fin à la fantaisie d’un État palestinien qui ne pourrait être qu’un autre État terroriste.

Bien qu’il s’agisse d’un terrain exiguë, il faut bien admettre après neuf mois de durs combats que rien n’est simple alors que les otages sont disséminés entre population et tunnels.

Seul l’aboutissement des négociations en cours permettra leur libération. Qui ose encore espérer?

On prétend à nouveau qu’on a jamais été aussi proche d’un accord. Espoir!

Et toujours cette double stratégie contradictoire: se préparer à un retrait militaire et continuer à écraser les forces du Hamas en préparant le « jour d’après ».

Une situation de schizophrénie, poursuivre deux objectifs contraires l’un freinant l’autre.

Depuis le 7 octobre, vous avez tous compris dans quelle déchirure mentale se trouve Israël: peut-on faire la guerre avec 250 otages en face. Il en resterait 120, morts ou vifs, comme dans les westerns.

Une drôle de guerre dans laquelle on poursuit les opérations militaires pour tenter de libérer les otages ou pour le moins, mettre le Hamas sous pression pour le contraindre à réduire ses exigences.

Et c’est bien le plan du Hamas depuis le 7 octobre lequel utilise population et otages pour modérer ou réduire les frappes de Tsahal.

L’acmé du cynisme c’est que celui qui ne respecte aucunes règles humanitaires les utilise à son profit.

On a bien compris que deux cas de figure se profilent:

* Obtenir la libération les otages et laisser le Hamas en place avec la menace sécuritaire permanente mais calmer le jeu au Nord. Mais il semble bien que les intermédiaires  soient épuisés et que chacun des belligérants ait eu un intérêt à faire durer les négociations en cherchant à faire peser le poids de l’échec sur l’autre  partie.

* Poursuivre la guerre pour éradiquer le Hamas et occuper Gaza pendant 10 ans. Ignorer la douleur qui submerge les familles d’otages et tout Israël.

Quels sont les plans?

Sur la partie nord de la bande de Gaza, la phase 3 prévoit des attaques ponctuelles pour réduire progressivement les fractions militaires qui subsistent.

Puis de mettre en place une autorité civile pour diriger cette enclave et distribuer l'aide humanitaire. Tsahal demeurera sur place pour assurer le sécurité avec l'assistance d'une force internationale.

Un gouvernement pourra être mis en place avec le concours et le financement des pays arabes modérés qui ne sont pas en conflit avec Israël.

Progressivement, Tsahal pourra se retirer pour laisser le place aux forces militaires de ces pays arabes modérés.

Ce programme parait envisageable et Galant, ministre de la défense, le soutient et tente de le faire approuver par Netanyahu.

Ce dernier ne se prononce pas car il craint  de déplaire à ses deux ministres de droite extrême qui n'en veulent pas. Un temps précieux est ainsi perdu et le Hamas en profite pour reconstituer ses forces, enrôler des combattants contre rémunérations et met en place des responsables civils de son cru.

C'est la course à l'échalotte. Ou plutôt la "Somalisation" du conflit. On assiste à une course vers le pouvoir entre les forces du Hamas et la mafia locale pour la captation de l'aide humanitaire et sa revente à une population captive. 

Pour survivre, il faut choisir son camp entre ces deux pôles criminels.

Au Sud, des combats intensifs se poursuivent au stade 2 pour le contrôle de l'axe de Philadelphie et la destruction des tunnels de contrebande. 

Dans l'immédiat, la population est sous contrôle du Hamas. Combien de mois faudra t il pour passer au stade 3 et envisager le "Jour d'après"?

Mais la aussi deux thèses contradictoires s'affrontent: Mettre en place une autorité palestinienne ou occuper Gaza et la coloniser.

Et Netanyahu qui demeure silencieux.

On n'est pas sorti de l'auberge!!!

Les bons marcheurs le savent.

Si tu t’égares en chemin, reviens au point où tu t’es trompé. Si tu as perdu ton frère, attends le à l’endroit où tu l’as quitté.

Il nous faut revenir au 6 octobre.

Refaire le chemin à l’endroit. Retrouver nos frères.

Puis reprendre le chemin du bon pied.

Donner la parole au peuple qui n’en peut plus.

Remplacer ceux qui nous ont égaré. Tous! Politiques comme militaires.

Changer de conception. Écouter la jeunesse. C’est pour elle que nous nous battons.

Que la vie était belle le 6 octobre. Malgré le danger.

Les Palestiniens ne disparaîtront pas. Le Hamas non plus. Arrêtons de nous bercer d’illusions.

La guerre mène chaque jour aux cimetières. « La publication des noms qui suivent a été autorisée après que les familles aient été informées…. ». Encore des héros tombés au combat.

Seuls contre tous nous ne pourrons affronter l’Iran. Dure réalité!

Il faut définir les objectifs, planifier la bonne stratégie. Elle semble passer par les fourches caudines américaines.

A tous ceux qui ont prétendu que la carrière de Bibi était terminée, qu’attendent ils pour y mettre un terme et revenir au point cardinal du 6 octobre.

Reprendre la route du bon pied. Les bons guides chevronnés ne manquent pas au pays des merveilles.

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