Lettre 266 Israël cède du terrain, piétine

 Alors que le Monde a les yeux rivés sur Gaza et que la première mesure que prendrait Mélanchon, premier ministre, serait de reconnaître l’Etat de Palestine, la Galilée et le Golan brulent.

Chaque jour, des dizaines, voire des centaines de roquettes et drones de tous genres pleuvent sur les villes évacuées ou encore habitées. Les victimes civiles ou militaires son nombreuses.

Lorsqu’il fut question en 1947 de créer deux États, l’un juif l’autre arabe, le plan Peel a découpé la région en fonction de la densité des deux populations.


Lac de Tibériade en Galilée

Lors des premières vagues d’immigration de 1880 à 1910, les juifs arrivaient par bateaux dans le port de Jaffa. Rapidement cette petite ville de pêcheurs fut saturée et il fut nécessaire de prévoir une extension. C’est ainsi qu’en 1909 un nouveau quartier fut développé pour devenir la ville de Tel Aviv.


Jaffa vers 1910 avec son extension Tel Aviv 

Mais l’idéologie du sionisme militait pour un retour à la terre. Pour cela, il fallait racheter les domaines souvent incultes appartenant généralement aux fellahs qui résidaient au loin, à Damas ou à Istanbul. Ce fut l’œuvre du KKL (Keren Kayemet Leisrael= fonds de création de l’Etat d’Israel)

Malgré la menace des pays arabes voisins, des kibboutzim furent implantés aux frontières afin que le futur État soit cultivé en sa totalité.

Jamais un pouce de terrain n’a été évacué et lors de l’avancée des troupes égyptiennes en 1947, les kibboutznikim (Membres du kibboutz) du Neguev se sont battus jusqu’à la dernière balle.

La guerre déclarée par le Hamas le 7 octobre et l’invasion qui s’en est suivie fut un tel choc, que les localités et kibboutzim de l’enveloppe de Gaza furent évacuées y compris la ville de Sdérot (25.000 habitants)

Rapidement le Hezbollah du sud Liban engagea les hostilités de sorte qu’il fut décidé d’évacuer également les localités frontalières y compris la ville de Kyriat Shmona.

Près de 200.000 habitants furent ainsi déplacés et logés dans les hôtels du pays vidés des touristes pour cause de guerre.

Personne n’imaginait que cette évacuation allait perdurer de longs mois. A ce jour, rien ne bouge et Tsahal demeure l’arme au pied sans franchir la frontière nord malgré les bombardements incessants.

Israël est confronté à une guerre d’usure qui entre dans la stratégie de l’Iran lequel sait que son proxy n’a pas les moyens de résister seul à la force de frappe israélienne laquelle dispose de la maîtrise de l’air.

Il faut néanmoins souligner que plusieurs hauts gradés du Hezbollah ont été éliminés outre les 453 combattants-terroristes sur les 100.000 composant cette force basée au sud Liban.

Bien qu’une ligne rouge ait été franchie depuis longtemps, le cabinet de guerre demeure sur sa position initiale: d’abord Gaza, le Nord ensuite.

Jamais un tel scénario n’était acceptable pour la population israélienne habituée aux guerres « éclair » ou tous azimuts pour assurer la sécurité de sa population.

Pourquoi ce changement de stratégie?

Pourquoi cet aveu de faiblesse?

Pourquoi donner à la population ce sentiment d’impuissance à assurer sa sécurité?

Car c’est bien ce pacte sécuritaire entre Tsahal et le peuple qui a été détruit le 7 octobre. Où était l’armée ce jour là? 

Alors que la défense civile des kibboutzim s’est battue à un contre dix et attendait l’assistance de l’armée, il a fallu des heures avant qu’elle ne parvienne à s’organiser. 

On sait par exemple que pour le kibboutz Béri, les soldats ont commencé par évacuer la centaine de morts disséminés le longs de la route avant de pouvoir pénétrer dans le kibboutz et combattre les terroristes.

Des heures!!

Après le « Don’t » de Joe Biden, la situation avait l’air de se calmer au Nord, mais le Hezbollah a augmenté progressivement ses attaques utilisant des armes de plus en plus sophistiquées et précises.

Mais aucune incursion.

C’est la drôle de guerre de 1939, les bombes en plus.

Il faut se rendre à l’évidence: l’invasion du Liban provoquerait un affrontement direct avec l’Iran.

Car le Liban est le premier bastion de la stratégie d’encerclement d’Israel. L’Iran ne peut se permettre de le perdre. Il y mettra toute son énergie pour le défendre et déclenchera tous ses proxies.

La Syrie est le second pôle en cours d’implantation et la Jordanie est la cible prochaine. Ainsi l’encerclement sera complet.

Rappelons que le tiers de sa population est composée de Palestiniens qui ont fuit en 1948 devant l’avancée des troupes israéliennes.

Le petit roi sait combien son royaume est faible et menacé, raison pour laquelle il prend toujours fait et cause pour la Palestine, du moins en apparence.

Gaza d’abord?

Mais la guerre y est terminée depuis 7 mois et seules des opérations ponctuelles sont encore en cours pour maîtriser l’axe de Philadelphie et couper l’arrivée d’armes nouvelles.

Le Nord? Quand?

Les Américains n’en veulent pas. Surtout pas avant les élections car si l’Iran bouge, ils devraient rapatrier leurs porte avions pour les poster à nouveau au large de Beyrouth.

La guerre risque alors de prendre une tournure bien plus générale, la Russie venant au soutien de son fournisseur principal de drones et autres armes.

Une guerre peut en cacher une autre.

Une conclusion: Israël est bien seul! Et seul rien n’est possible. On en prend « plein la gueule!» et ça dure.

Pourtant depuis des mois, le chef d’état major Halevy proclame haut et fort que Tsahal est prêt à agir. 

Pourquoi Netanyahu bloque t il Tsahal?

Mais cette guerre au Nord serait une nouvelle campagne, une autre façon de mobiliser le pays, une nouvelle façon de repousser toute modification politique, toute reddition de comptes.

Netanyahu a son agenda. Il n’est pas forcément celui de la nation.

Et pendant ce temps elle tourne!!

La population?

Après avoir abandonné le Sud, c’est le tour du Nord. Y a pas le feu au lac.

La campagne du Liban peut attendre. Si la négociation pour la libération des otages aboutit, la fin des combats à Gaza calmera le jeu au Nord. Mais la sécurité demeurera le parent pauvre.

Preuve qu’on peut faire la guerre à un pays nucléaire sans grand risque. C’est la morale affligeante de cette guerre. 

Parlons des otages. Encore et encore!!

Netanyahu, oppressé par ses deux ministres extrémistes a fixé cinq conditions incontournables:

1) Possibilité de reprise des combats pour atteindre tous les buts fixés

2) Fin de la contrebande d'armes depuis le Sinaï

3) Non retour des terroristes du Hamas vers le nord de la bande de Gaza

4) Libération de tous les otages

5) Le plan ne peut limiter Israël dans l'accomplissement de ses objectifs

Les premier et cinquième points sont autant de conditions rendant la négociation caduque. Le Hamas demande la fin des combats, ce qui implique qu'il se maintienne au pouvoir à Gaza.

Dans l’immédiat l’Iran et le Hamas cochent toutes les cases de la victoire. Tant sur le terrain que sur le plan international. Un tiers des Français ont voté pour un parti antisémite.

Cherchez l’erreur!!

Et les arbres votèrent pour la cognée, car elle les avait persuadés qu’elle était des leurs pour avoir un manche en bois. (Proverbe turc)


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