Lettre 268 Palestine comme un concept

Pour mettre fin au conflit, il suffit de créer l’Etat palestinien.

Simple comme bonjour!!

Alors pourquoi est on embourbé depuis 75 ans dans une guerre sans fin? Pourquoi aujourd’hui pas plus qu’hier, le peuple juif n’est pas disposé à s’aligner sur cette évidence soutenue par l’Occident, Américains en tête?

Et pourquoi ne pas poursuivre les accords d’Abraham permettant de consolider la paix avec les pays arabes modérés, Arabie Saoudite en tête?

Bonnes questions, merci de les avoir posées!

Le paradoxe c’est qu’avant le 7/10 la question palestinienne était reléguée aux oubliettes et que depuis ce pogrom, il en serait à nouveau question, comme une récompense à un terrorisme décomplexé.

Ébauchons un début de réponse.

Les racines du conflit remontent à la grande révolte arabe de 1936 opposant la population palestinienne aux Juifs et aux Anglais auxquels ils reprochaient de ne pas interdire l’immigration juive.

Rappelons qu’à cette date les Juifs d’Allemagne fuyaient le régime nazi et se tournaient tout naturellement vers la Palestine mandataire.

Les Anglais ont maté cette rébellion en confiant à la commission Peel la tâche de préconiser une solution.

Division en deux Etats imbriqués

En 1947, le plan Peel prévoyant deux États a été accepté par les Juifs mais refusé par les pays arabes lesquels recevaient pourtant la part du lion.

Les Palestiniens, dirigés par le grand mufti de Jérusalem Haj Amin al-Husseini, ont refusé ce plan. La Palestine était terre d’Islam. Il était hors de question de la diviser au profit d’un État juif.

Le jour de la création de l’Etat d’Israël, une coalition arabe a envahi le pays mais sa défaite a permis à Israël d’augmenter considérablement son territoire.

Israël après la guerre d'indépendance 1948

De plus les reliquats de l’Etat palestinien furent occupés: la Judée Samarie par la Jordanie (West Bank), la bande de Gaza par l’Egypte. De 1948 à 1973.

Il ne pouvait donc être question de la création d’un État palestinien aux yeux des ces pays occupants qui ne rêvaient que de vengeance pour anéantir Israël.

Surtout alors qu’Israël avait conquis en 1948 bien plus que ce qui était prévu au plan Peel. Il ne restait pour les Palestiniens que la portion congrue.

En 1967, Israël chassera ces occupants mais n’annexera que le plateau du Golan.

Il sera toujours question d’un État palestinien, mais dans quelles frontières? Et quid de Jérusalem réunifiée avec annexion de sa partie arabe.

Ces questions ont pollué le débat et les accords de camp David (1978)  puis d’Oslo (1993) sur l'autonomie palestinienne et se sont heurtés aux exigences des Palestiniens qui n’ont finalement renoncé à rien. 

Qui refusaient toute concession.

Jusqu’à réclamer le droit au retour, savoir la possibilité pour tout Palestinien de revenir dans le village qu’il avait abandonné en 1948, retrouver sa maison, effaçant ainsi les acquis des guerres successives.

En résumé, revenir au plan Peel de 1947 comme si les trois guerres n’avaient pas eu lieu, ou qu’ils les avaient gagnées. 

Israël, grand vainqueur, a refusé à son tour toute concession jusqu’à la création de l’autorité palestinienne avec une forme d’autonomie limitée.

La situation s’est envenimée avec les Intifadas (1987 et 2000). Un terrorisme s’est développé lequel est arrivé à son paroxysme.

On peut reprocher à Israël d’avoir laissé pourrir la situation, d’avoir développé des colonies en renforçant une occupation militaire.

Inversement, l’Autorité palestinienne a opté pour le soutien au terrorisme sans développer aucune institution. Plutôt que de jouer le jeu démocratique, son président Abou Mazen s’accroche au pouvoir craignant de devoir céder la place au Hamas.

Voilà, on en est là!

Car, ce qui s’est produit en 2006 à Gaza, a toutes les chances de se reproduire ici.

Et pour affaiblir cette Autorité palestinienne, la conception israélienne a été de laisser le Hamas se maintenir à Gaza: diviser pour mieux régner.

Et nous voici arrivés au 7/10. Et le phénix renaît de ces cendres! La Palestine du fleuve à la mer.

Pourquoi on est on arrivé là? Faute d’avoir accepté de sauter le pas lorsque la Palestine était faible et sans soutien véritable. Mais rien ne nous y obligeait. Bien au contraire.

Certains sionistes messianiques ont espéré l’annexer puisque c’est le cœur historique de la Terre Promise. La où les patriarches et matriarches bibliques sont enterrés.

Mais qui milite pour sa création?

Cet État virtuel n’a jamais existé et il n’existe aucun peuple palestinien. Cette population a migré des quatre coins de l’empire ottoman lors de la chute de celui ci après 1918.

Les pays arabes n’ont jamais vraiment cru à la vacuité d’une telle idée qu’ils n’ont soutenue que pour contrer Israël, comme une victoire sur tapis vert.

Les Palestiniens n’ont été que leurs idiots utiles. Ni investissements, ni aide financière, sauf par le Qatar pour alimenter le terrorisme.

Et pour pérenniser le système, l’Occident leur a attribué le statut de « réfugiés à vie » en finançant l’UNWRA; du poisson plutôt qu’une canne à pêche.

C’est à cet instant précis qu’apparaît l’Iran dans l’équation. Dès lors le problème devient insoluble.

Depuis l’arrivée des Ayatollahs au pouvoir, l’Islam radical a pris fait et cause pour la Palestine où plutôt contre Israël. Son but avoué: détruire Israël. Rendre le Moyen Orient "Judenrein". 

Pas moins que ça! Retour à la case départ comme en 1936: pas de place pour un État juif en terre d’Islam.

Et comme toujours, le monde occidental pense qu’il y a loin de la coupe aux lèvres et que ces propos sont sortis des légendes des milles et une nuits.

Hitler l’avait écrit. Personne ne l’a cru. Les Iraniens le répètent depuis 30 ans. Ils mettent en place un encerclement d’Israël par leurs proxies terroristes. Mais personne ne voit rien venir.

Pas plus au Moyen Orient qu’en Europe.

Il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut rien voir.

En soutenant la création d’un État palestinien, ils viennent au concours du plan iranien d’extermination d’Israël. Ils pensent naïvement que cet État sera démocratique. Quelle hérésie. Comme le disait Einstein, seule la connerie est infinie.

Les ferments totalitaires sont en place. Le Hamas prendra le pouvoir et ne le quittera plus. Tel Aviv à un jet de pierre de Qalkilyia. Belle perspective!

Mais la diplomatie française ajoute "vivant en paix cote à cote dans des frontières sures et reconnues".

Et tout ça en accord avec des organisations terroristes. Incohérent. Inconcevable.

La présence de colonies chagrine nos congénères. Leur suppression ne fera qu’enfoncer la Palestine un peu plus dans la misère. Cette misère économique qui gangrène tous les pays musulmans, terreau du terrorisme.

Alors vive la Palestine libre, démocratique, libérale, vivant en paix avec son voisin sioniste.

Mais tant que l’Iran et son idéologie domineront la région, cet État que l’Occident appelle de ses vœux est une vue de l’esprit, un concept virtuel. 

Car, comme d’habitude, le monde occidental raisonne avec ses principes humanistes dans un monde qui lui est étranger. Bagdad n’est ni Paris, ni Londres ni New-York.

Ce qui aurait du se faire en 1948, a été gâché par ceux là même qui en font reproche à Israël. Quant aux mouvements Woke, ils parlent de notions qui les dépassent et seraient en peine de poser le doigt sur la carte ou d’élaborer une esquisse d’explication. Slogans, haine, intolérance à tous les étages.

Après le col Mao, le keffieh palestinien. C’est un peu court!

Quand un simple d’esprit jette un pavé dans la mare, dix sages ne pourront l'en retirer.

La négation ou la haine d’un État n’est pas un mobile suffisant pour légitimer la création d’une nation.

Les Occidentaux vont l'apprendre mais à nos dépens.

Sommes nous aux portes d'un conflit majeur et direct avec l'Iran? Nous ne pourront faire l'économie de cette guerre. Sinon ils nous attaqueront à leur heure.

Certains prétendent que le peuple iranien est hostile à l'idéologie de leurs dirigeants. Encore une façon de raisonner en occidental. 

En terre d'islam, il y a deux comportements possibles pour le citoyen lambda: Approuver le gouvernement ou se taire, se soumettre.

Tout opposant est passé par les armes. 

C'est leur force et notre faiblesse.

Voyez ce qui se passe dans la méga bassine. Une minorité agissante peut faire plier un régime par trop libéral. Chez eux, même une majorité ne peut faire bouger un régime totalitaire qui plus est religieux.

Pourtant on ne fait jamais la paix qu'avec ses ennemis. Mais même les anciens militants de Chalom Ah'chav (La paix maintenant) semblent avoir jeté l'éponge.

Seuls les députés arabes israéliens espèrent encore.

Le vent qui s'est levé pour la Palestine sera emporté par un autre conflit. Un conflit en chasse un autre. Les tensions ne manquent pas. Le monde ne se dirige pas vers la paix. L’Europe se réarme, restaure le service militaire obligatoire. 

D'autres que nous veulent en découdre. Alors comme le fait Netanyahu depuis 15 ans, il suffit peut-être de laisser glisser, courber l'échine, faire le dos rond en attendant des jours meilleurs. Comme ceux que nous coulions avec insouciance avant le 7 octobre.

Comme on dit en Israël: yihiyé beseder. Tout fini par s'arranger.


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