Lettre 272 Veillée d'armes en attendant la réplique de l'Iran

Carambolage.

Le 9 du mois de Av (mois hébraïque) est un jour de deuil qui commémore la destruction du Temple de Jérusalem par les Romains sous Titus en l’an 70. 

Les juifs s’étaient rebellés contre l’empire romain sur fond de conflit religieux et d’occupation contrainte.

Cette guerre des Juifs contre les Romains compilée par l’historien juif contemporain Flavius Josèphe, a poussé le peuple juif à l’exode.

Flavius Josèphe (37-100)

Qui n’a pas fait la relation entre cette période maudite et le danger du moment qui plane sur Israël?

Il en faut des nerfs pour affronter les défis qui s’annoncent et les dangers qui s’amoncellent.

Car enfin, comment peut on en même temps (sic) se calfeutrer chez soi ou au travail, tout en attendant l’attaque qui viendra (Quand?) et manifester pour la libération des otages.

Et tout ça dans une ambiance délétère où l’on voit s’affronter les stratégies contraires, qui pour un accord avec le Hamas, qui pour une attaque préventive sans attendre la réplique de l’Iran.

Jusqu’au plus haut niveau, le désaccord s’est instillé et hier, le ministre de la défense Yoav Galant s’est pris aux cheveux avec Netanyahu déclarant que la « victoire totale » n’est qu’un slogan creux et reproche à Bibi d’avoir refusé d’attaquer le Hezbollah libanais dès les premières heures du conflit.

Selon lui, la situation s’est depuis compliquée tant sur le plan de la préparation des proxies que sur le plan international.

On l’a bien compris, une bonne guerre mettrait Netanyahu à l’abri d’une révolte populaire qui se tend et se détend au gré des menaces sécuritaires.

La recette n’est pas nouvelle et le peuple israélien à toujours les yeux tournés vers ses soldats, défenseurs héroïques, ciment qui les unit pour le meilleur et pour le pire.

Cet affrontement avec l’Iran est redouté mais irrémédiable. Ceux qui soulignent qu’il n’y a aucun différend entre Israël et l’Iran ont raison et tort à la fois.

Raison car il n’y a aucune revendication territoriale ou économique entre ces deux pays. Tort car l’Iran  nourrit une revendication idéologique: refuser la présence de mécréants en terre d’Islam. 

Mais encore plus fort!

Voilà qu’un petit, tout petit pays, a fait fleurir le désert, développé une haute technologie, fait pâlir de jalousie ses voisins sur le plan économique. Qui plus est avec des élans messianiques démontrant que la Torah est bien supérieure au Coran.

Insupportable!!! Intolérable.

Donc du fleuve à la mer Palestine sera libre. Traduisez bien: Palestine comme terre d’Islam. Car il n’est aucunement question de créer cet État qui n’est qu’un simple concept vendu à bas prix aux Occidentaux.

Et ça marche. Tous mordent à l’hameçon.

Chacun joue sa partition dans une cacophonie générale. Il n’y a plus de chef d’orchestre. La coalition qui exhorte l’Iran a n’a pas casser la    vaisselle promet de servir de parapluie anti missiles comme la nuit du 13 avril.

Il y a des actions mesurées acceptables permettant d’éviter un conflit général. Une sorte de status quo sous les bombes, où chacun doit s’efforcer de ne pas franchir une ligne rouge aux contours indéfinis et qui évolue au fil du temps.

En vérité, tant que le trafic maritime est assuré et que le pétrole est sauf, personne n’envisage vraiment de mettre les mains dans le cambouis.

Biden finira t il son mandat sans faire aboutir son plan de libération des otages contre une trêve qui permettrait à tous de respirer un peu?

Il semble y croire encore, mais Netanyahu aura tiré sur la ficelle jusqu’au bout. Il demeure persuadé qu’il obtiendra les meilleures conditions dans un cessez-le-feu qu’il voudrait en même temps éviter.

Après avoir renoncé au contrôle du retour des Gazaouis du Sud vers le Nord, il revient à la charge en exigeant un contrôle restant à définir. Bref des allers retours incessant propres à planter les négociations. Les négociateurs en perdent leur latin et ont exigé un texte écrit. Et Netanyahu y ajoute d’autres conditions qu’il avait auparavant abandonnées!

A ce jeu de poker menteur il excelle. 

Les Américains planchent déjà sur un autre projet de la dernière chance, persuadés qu’ils sont que la rencontre de demain à Doha tournera court.

Selon des sources bien informées, l’Iran serait  prête à renoncer à une attaque si une trêve était décidée à Gaza. 

Et pendant ce temps « ils » meurent!!

Pourquoi ces atermoiements? Car la droite extrême dicte sa loi. Refuse tout retrait de la bande de Gaza. Netanyahu fait donc « comme si » et poursuit des négociations qu’il s’évertue à faire capoter.

Lunaire!!

Sur le plan intérieur, Netanyahu donne chaque jour un autre motif d’être critiqué, mais rien ne l’atteint, il encaisse sans broncher.

L’incartade de la veille est vite oubliée. Celle de demain est à venir. Elle subira le même sort. Elle sert de défouloir à un peuple déboussolé.

Ainsi va la vie au pays des merveilles!

Les Israéliens dorment mal, les Libanais aussi.

C’est l’histoire de Moïshele qui au moment de se mettre au lit ne trouve pas le sommeil.

Sa femme Sarah l’interroge sur son trouble. 

« Il se trouve que je dois rendre demain matin à notre voisin Abraham les 100 Zloties que je lui ai emprunté. Et je n’en ai pas le premier sou»

Sarah ouvre alors la fenêtre, appelle Abraham et lui dit:

« Moïshele n’a pas l’argent à te rendre demain »

Elle referme la fenêtre et dit à son mari: « Dors tranquillement, maintenant c’est Abraham qui ne va pas dormir ».

Bien sûr vous la connaissiez. La question est de savoir si nous avons les moyens de rendre à l’Iran la monnaie de sa pièce.

Dors tranquille Israël, Tsahal veille sur toi. Le 7 octobre ne se renouvellera pas de si tôt!

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