Lettre 276 Les otages maillons faibles
Si tu veux gagner la guerre soit fort; plus fort que ton ennemi.
Si tu veux gagner la guerre, adopte une stratégie « échec et mat ».
Commence par supprimer les maillons faibles.
Quels sont-ils? A toi de les déterminer.
L’état-major n’a rien vu le 7 octobre. Fais monter la jeune garde qui n’est pas comme les anciens imbue de multiples médailles qui encombrent leur poitrine.
Le peuple est divisé par une réforme politique qui a mené à l’affaiblissement de la nation. Vire le ministre qui l’a initiée et fais table rase pour réconcilier le peuple derrière un seul objectif: vaincre.
Des ministres sont abhorrés par les médias, l’opposition, les nations alliées, et causent mille tourments qui génèrent embargos et sanctions internationales. Écarte les extrémistes pour former un gouvernement de consensus.
L’ennemi est en nombre supérieur et ouvre des fronts multiples. Mobilise toute les forces vives capables de tenir un fusil. Avec ou sans barbe!
Parce que l’ennemi va frapper là où ça fait mal!
Il ne va pas t’affronter sur tes points forts; contre ton aviation cent fois supérieure, contre tes chars dont il est privé. Il lui suffit de trouver ton talon d’Achille, t’affaiblir, et d’attendre que tu craques.
Il sait que tu es critiqué par une majorité, que ta stratégie est considérée comme servant tes intérêts personnels parfois contraires aux intérêts de la nation. Que quoi que tu fasses, tes décisions donneront lieu à polémiques et soulèvements.
Es tu la bonne personne à la bonne place?
Et cerise sur le gâteau. L’ennemi a capturé 250 otages détenus par des terroristes dans des tunnels, dont tu n’as aucune nouvelle, qui souffrent le martyr, meurent chaque jour qui passent, et que les familles soutenues le peuple te supplient de ramener à la maison.
Et tu ne feras rien?
Dans cette partie d’échec, tu veux gagner la partie sans la dame. Car le peuple c’est la pièce maîtresse. Sans son appui total, c’est mission impossible.
Généralement, le roi se couche en signe d’abandon.
Oui, se coucher. Laisser la place à un autre capable de solutionner les points faibles. Ceux que tu ne peux pas, ne veux pas affronter. De peur de voir ta coalition tomber avec retour aux urnes.
Alors tu appelles à la cohésion, l’union sacré, en accusant tes opposants de faire le jeu de l’ennemi. Les manifestations ne feraient que conforter le Hamas et bloquer les négociations.
Tu accuses. Tu divises. Qui fait le jeu de l’ennemi? Eux ou toi?
Bon, tu t’es lancé dans un exercice de pédagogie, convaincu de ta force de persuasion. Car la raison doit finir par vaincre les récalcitrants qui n’ont pas encore compris.
Tu nous as exposé, carte à l’appui que la route de Philadelphie est une ligne vitale pour la survie de la nation. Pas moins que ça! Hors de question d’y renoncer sous peine de voir le Hamas se réarmer alors qu’il est sur le point de sombrer.
En aparté, ça fait au moins 9 mois qu’on entend ce mantra. Le Hamas pourrait prendre pour devise Fluctuat Nec Mergitur!!!
Et de nous expliquer que contrairement à ce que disent les militaires, en quittant cette route frontière, nous ne pourrions jamais y revenir.
Pourtant nous entrons et sortons de Gaza chaque jour dans une « guéguère » sans fin alors que Hamas est toujours le maître des lieux, capte l’aide humanitaire, gouverne sans partage et dispose encore de tunnels de contrebande vers l’Egypte.
Tu nous expliques que l’axe de Philadelphie est un atout cardinal pour la libération des otages. Qu’en étouffant le Hamas, il finira par se soumettre à tes conditions. Qu’il acceptera de libérer les otages sans que nous quittions Gaza.
Victoire totale! Comme les six cercueils de la semaine passée? Sans rire? Tu y crois ? Il va nous les rendre? Quand?
Le ministre de la défense Galant t’as exhorté à revenir sur cette décision qu’il qualifie d’arrêt de mort contre les otages. Est il idiot? Allié du Hamas?
Tu as répondu fièrement: « Comment, après que Hamas ait exécuté de sang froid six otages, je vais lui faire cadeau de l’axe de Philadelphie, me soumettre, ce serait un encouragement au crime! »
Tu as marqué un point, oubliant au passage que quatre des six cercueils contenaient les corps d’otages figurant sur la liste des libérables si tu avais conclut l’accord que tu as toi même élaboré en mai dernier.
Et sur lequel tu es revenu.
C’est peut être en raison de cette pirouette que tu n’as pas limogé ce ministre de la défense populaire qui s’oppose à ta politique depuis le début de la guerre.
Tu veux donc jouer aux échecs avec un fou bloqué derrière les pions, sans utilité. Une ligne oblique sans attaque ni défense.
Encore un maillon faible qui à coup sûr dessert les intérêts de l’ennemi.
Mesdames et messieurs! Oyez gentes dames et damoiseaux!
La partie était mal engagée le 7 octobre. Le terreau était pollué par une division interne qui est l’explication à tous nos malheurs. Il n’y a pas à chercher ailleurs.
Alors qui doit se soumettre? Le peuple qui doit mettre sous le boisseau ses divergences politiques? Ou la gouvernance dont la politique est à l’origine de cette division.
La règle démocratique implique d’accepter la légitimité des élus. Elle n’oblige pas d’accepter leur politique. La démocratie accorde une place de choix à l’opposition qu’elle se doit de ne pas museler.
En temps de guerre, les règles changent. Il n’y a plus de majorité et d’opposition. Il n’y a qu’une politique, celle qui mène à la victoire en supprimant toutes celles qui pourraient l’oblitérer.
Mais quand la division devient générale, toutes les divisions de Tsahal n’y pourront rien changer.
Netanyahu est un roi sans dame avec un fou qui le rend chèvre. Un simple d’esprit gagnerait cette partie d’échec si l’échiquier se trouvait ailleurs qu’au pays des merveilles.
Mais au royaume des rois David et Salomon, un nain paralympique pourrait gagner contre un champion valide.
Et dans cette partie de poker menteur, c’est le roi des otages qui s’est couché.
Abraham avait demandé « Et s’il y avait 10, ne sauveras tu pas Sodome? » D.ieu avait acquiescé.
Il y en a cent. Bibi, ne les sauveras tu pas?
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