Lettre 279 Netanyahu héros oublié

 8 mai 1972.

Le Boeing belge de la Sabena parti de Bruxelles vers Tel Aviv devait faire escale à Vienne. C'est alors que six terroristes du groupuscule Septembre Noir prirent le contrôle de l'avion armés de pistolets et d'explosifs.


Soldats de Sayeret Matkal déguisés en mécaniciens

Après l'atterrissage sur l'aéroport Ben Gourion les terroristes exigèrent la libération de 315 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.

L'unité spéciale Sayeret Matkal reçu pour mission de mener l'assaut sous le commandement de Ehud Barak, futur chef d'état major puis premier ministre.

Une section composée de 16 militaires devait se présenter au pied de l'avion comme équipe d'entretien pour remplir les réservoirs et apporter des vivres. Parmi ces combattants se trouvait un officier nommé Benjamin Netanyahu.

Ehud Barak placé au pied de l'avion donna l'ordre d'assaut. Des tirs nourris se produire et une passagère fut tuée. Mais l'ensemble des terroristes furent tués ou neutralisés.

Netanyahu chargé de pénétrer par l'une des issues fut blessé par une balle tirée par l'un de ses coéquipiers. 

Cette équipée célèbre eut des suites politiques puisque Ehud Barak (Parti Ha Avoda) et Netanyahu furent opposés dans diverses joutes électorales.

A  cette occasion, Netanyahu émis des doutes sur le mérite de son adversaire lequel fut décoré de la plus haute distinction militaire pour son action au cours de l'opération Sabena, alors qu'il était demeuré au pied de l'avion, tandis que Bibi avait participé à l'assaut et blessé mais sans recevoir de distinction.

La critique fit long feu puisque le rôle du commandant était précisément de coordonner au sol les sections pénétrant par les différentes portes ou ceux afférés au sol à détourner l'attention.

On se souvient également de l'opération Entebbe  lorsque cette même section intervint en Ouganda en juillet 1976 pour libérer les otages d'un avion Airbus d'Air France.

Au cours de ce raid le colonel Benjamin Netanyahu son frère ainé, fut tué.

Netanyahu eut son heure de gloire. Elle fut bien méritée et a certainement contribué à son succès politique.

Qu'en reste t il aujourd'hui?

Netanyahu et son épouse Sarah ont rendu une visite de condoléance à la famille Danino dont le fils Ouri a été lâchement assassinés par le Hamas comme les 5 autres otages. 

Le ton de la discussion reflète très bien la situation morale du pays.

Bibi: J'ai prié pour qu'il soit libéré mais on n'a pas réussi. J'en demande pardon.

Mr Danino: Arrêtez votre bêtises. Sans unité il n'y a aucun espoir. Cette catastrophe a eu lieu à cause de la division. C'est clair comme le jour. Dans quelle situation vous nous avez mise. Nous nous sommes tus pendant 11 mois, mais je me rend compte que rien n'a changé.

Bibi: Je ne vous raconterai pas ce qui se passe à huis clos. Je suis seul contre tous, contre le président américain.

Mme Sarah N: Contre les autorités militaires.

Mr Danino: Ca fait 15 ans que tu ne fais rien, tu les as fournis en matériaux et dollars pour les tunnels. 

Mme Sarah N: Je comprends votre souffrance, mais tu répètes ici ce qu'on t'a appris.

Mme Netanyahu aurait pu faire l'économie de cette dernière pointe qui n'a pas du adoucir la douleur qu'elle était venue apaiser.

On en est là. Même face à l'horreur des crimes perpétrés par le Hamas, nos dirigeants ne sont pas prêts à revoir leur copie.

Bien au contraire.

Lors de la rencontre avec toutes les familles des six otages, celles-ci ont interpelé Netanyahu sur son refus de quitter l'axe de Philadelphi provoquant ainsi le blocage des négociations.

Netanyahu a expliqué qu'il craint que le Hamas n'exfiltre les otages vers le Sinaï pour les transférer en Iran via le Yémen. Ils seront alors perdus pour toujours.

Il agit donc dans l'intérêt des familles. L'axe de Philadelphi n'est pas seulement vital pour la sécurité du pays mais aussi pour la survie des otages.

Bel(belle) ouvrage is'nt it?

Les familles lui ont fait remarquer que pendant 19 ans, personne ne s'était occupé de cet axe, pas plus que pendant cette guerre si ce n'est au dernier moment pour bloquer les négociations.

On ne peut que s'interroger sur l'efficacité de 6 tours de guet qui seraient implantées sur cette route frontière et qui seraient la cible facile des tirs terroristes, outre le fait que des tunnels sont toujours opérationnels.

Mais le film présenté par le porte parole de Tsahal sur le site de l'exécution des six otages donne le vertige. Uriner dans des bouteilles. Impossible de se tenir debout. Pas de jour où d’air, ou si peu.

Un point de non retour a été franchi. Rien ne sera pardonné au gouvernement.

Oublié le héro d'hier. Il a brisé un dogme selon lequel Tsahal n'abandonne jamais ses soldats et fait tout pour les libérer.

A ceux qui pensent qu'on touche le fond de l'horreur, il convient de rappeler que le Hamas n'a pas encore utilisé les otages comme bouclier humain. Plus il sera en danger, plus il nous fera regretter d'avoir refusé de payer le prix de leur libération.

Souvenez vous de l'histoire du chapeau.

Moïchele vend son shtreimel 100 Zloties.

Un passant intéressé lui fait remarquer qu'il est usagé et marchande. 

Je t'en offre 50.

Moïchele brosse le chapeau jusqu'à lui rendre tout son lustre.

Bon, tu le prends pour 100 Zloties?

Mais l'acheteur demeure intransigeant.

Moïchele jette alors le chapeau à terre et le piétine:

Tiens, prends le pour 50 Zloties.

Nous recevrons ainsi les otages dans des sacs plastics noirs. C'est du moins ce que l'histoire retiendra.


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