Lettre 291 GALANT, ce ministre qui gênait BIBI

Pendant des mois la presse libre disait pis que pendre de Netanyahu. De son absence de stratégie.  De sa politique qui n’avait que pour but de se maintenir au pouvoir à tout prix.

Mais depuis deux mois, les victoires de Tsahal avaient calmé les esprits; le projecteur était braqué sur le Hezbollah et son commanditaire l’Iran.

Presque oubliés les otages même si des négociations étaient relancées pour donner le change. 

Donner le change! « KE HILOU », faire comme si, ou plutôt faire semblant, LEHAAMID PANIM.

Et voilà qu’à la veille des élections américaines, d’une attaque iranienne qui angoisse la population, Bibi jette un pavé dans la mare. 

Le limogeage 2ème du nom de son ministre de la défense, ex général et chef d’état major adjoint, l’homme qui parlait à l’oreille des Américains, la cheville ouvrière de succès militaires sans précédents.


Yoav GALANT le jour de son limogeage

Ce général au sourire d’acier s’est fendu aussitôt d’une allocution expliquant les trois causes de son renvoi:

* Son exigence de mobiliser tous les citoyens de façon égalitaire, juifs orthodoxes inclus. 

* Son militantisme pour faire libérer les otages par la négociation même au prix de renoncements douloureux

* La nécessité d’ouvrir une enquête sur les responsabilités du chaos du 7 octobre, y compris contre lui-même

Netanyahu a expliqué qu’ils n’étaient plus en phase mais en opposition ce qui impliquait son remplacement.

Certes et c’est une évidence.

Alors où est le problème?

Et pourquoi la presse libre monte t elle au créneau en affirmant qu’en cette nuit du 6 novembre, la démocratie est morte?

La patrie est en danger! Entendez vous dans les chaumières…….

« Nafal ha Assimone » (Le jeton de téléphone est tombé). En bon français, Euréka! Ou la réplique « Oh la salooope, la saloope!!!!! » de Daniel Gélin dans le film « La vie n’est pas un long fleuve tranquille » lorsqu’il découvre l’inversion d’enfants par vengeance de son infirmière.

Le citoyen-soldat israélien vient de prendre un coup de massue sur la tête. Il vient de perdre son chouchou, celui en qui il avait toute confiance sur la légitimité de son combat.

Il est vrai que Galant à tout fait pour se faire virer. Ne venait il pas de signer l’ordre de mobilisation de 7.000 étudiants des Yechivot, ceux-la même qui déclarent préférer la prison à l’armée.

Et de suite ils ont eu sa peau. Le nouveau ministre de la défense Israël Katz va s’empresser d’annuler ces ordres et la loi sur l’exemption pourra enfin être votée.

Car dans ce scénario, Netanyahu a pris soin de faire entrer le sulfureux Gidon Saar dans le gouvernement en remplacement du même Israël Katz comme ministre des affaires étrangères.

Ce même Guidon Saar qui qualifiait le premier limogeage de Galant en temps de guerre de folie pure. 

Ces deux play boys qui avaient émis des réserves sur cette loi devront la voter comme un seul homme.

Chapeau le magicien. Un coup de maître.

Mais surtout une entorse de plus à la démocratie.

Car ce qui se joue ici n’est pas la concrétisation des intérêts majeurs de la nation en temps de guerre, mais la survie de la coalition par des artifices contre productifs.

Car on sait que des forces minoritaires minent cette coalition et dictent leur loi à Bibi.

Ben Gvir, ce religieux messianique, refuse de mettre fin à la guerre à Gaza, espace qu’il veut recoloniser. Donc exit la négociation pour libérer les otages en sortant de Gaza.

Les autres religieux exigent le maintien de l’exemption de leur jeunesse qui ne saurait quitter les Yechivot pour servir comme tout un chacun. C’est par leur prière qu’ils servent et défendent le pays. Et ils y croient. Pourtant leurs prières seraient bien plus efficaces un fusil en main.

Face aux dictats de ces alliés avec lesquels il a fait une alliance diabolique, Netanyahu cède sur tous les plans. Continuer la guerre certes, mais avec quels soldats?

Les réservistes croulent sous la charge. Ils n’ont pas vu leur famille depuis belle lurette. Leur gagne pain est en danger. Le limogeage de leur ministre risque bien de les «démobiliser ». Sans jeu de mots.

Mais la stabilité du gouvernement en temps de guerre n’est elle pas préférable à l’anarchie d’une élection dont on imagine mal le déroulement.

Voilà le deal.

Comme toujours, chacun verra le midi à sa porte.

Mais c’est l’élection surprise de Trump qui masque provisoirement l’ampleur de la colère populaire.

Et pendant ce temps les services spéciaux de la police enquêtent sur les graves délits de faux et de diffusion de documents classifiés commis par les membres du bureau politique une de Bibi.

Le Bibigate est en marche.

Au final, ces événements augurent très mal de l’union si nécessaire du peuple en ces moments difficiles.

Bien au contraire les choix politiques de Netanyahu enfoncent encore un coin dans la fracture qui oppose religieux et laïcs.

Une autre vérité pourrait bien s'imposer: Virer Galant qui incarne par trop la réussite militaire pour se l'attribuer à soi-seul.

Tel Iznogoud qui voulait être calife à la place du calife.


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