Lettre 304 Nouvel an, nouvelle ère

2025. Poursuite de la guerre. A l'Est rien de nouveau. Du moins jusqu'au 20 janvier.




Gaza en ruine, et après?

Nous sommes toujours en guerre sur sept fronts. Avec quelle stratégie? 

Continuer la guerre. Une stratégie en soi!

Comme le Belge devant le distributeur de bouteilles de Coca lequel remet une nouvelle pièce à chaque fois qu’une cannette tombe bruyamment et affirme: « Tant que je gagne, je joue!!!! »

Avant de partir en guerre à Troie, le roi Agamemnon avait consulté l’oracle de Delphes qui avait prononcé cette divination: « Un empire s’élèvera, un autre s’effondrera »

Le stratagème du cheval de Troie a pour frère jumeau l’affaire des beepers. Et l’Iran est peut-être en phase de s’effondrer.

Alors rien n’empêche Israël de prendre ses avantages en occupant le sud Liban, le Golan syrien et pourquoi pas la Palestine en son ensemble, Gaza y compris.

Occuper le terrain. Le retrait contre la sécurité, comme pour le Sinaï en 1985. Nous y sommes!

On nous incite à prendre langue avec Julani, le terroriste dont la tête était mise à prix mais devenu fréquentable, démocrate, libéral, policé.

Un drôle d’oiseau que celui là, que le monde occidental est prêt à embrasser sur la bouche. Il est vrai que nous avons un ennemi commun: l’Iran. Mais il a aussi pour soutien principal le Turc. Abonné au même numéro. Celui de l'hégémonie.

Et qui rêve de briser la nuque aux Kurdes lesquels refusent de se désarmer. Ils savent pourquoi.

Et qu’a t il à nous offrir? Pour les Islamistes, il y a loin de Damas à Jérusalem. Le trajet inverse est court pour Israël. On a déjà pénétré de 20 km.

Pendant ce temps, Tsahal poursuit son œuvre de destruction des armements de l’armée d’Assad. Cette armée sur équipée, mais dépourvue d’esprit combattif. Comme l’armée française en 1940.

La déroute.

Il y a quatre mois, Tsahal a détruit une usine souterraine de missiles sophistiqués de moyenne portée destinés au Hezbollah, capable d'atteindre toutes les grandes villes d'Israël. Cette usine iranienne était sur le point de démarrer ses activités à raison de plusieurs centaines de missiles par an. 

Les bombardements répétés n'ont pas eu raison de cette installation creusée à plus de 30 mètres sous us terre, et il a fallu envoyer hélicoptères, avions pour transporter pas moins de 120 soldats de l'unité d'élite "Chaldag" de l'armée de l'air à 200 km à l'intérieur de la Syrie. Une opération secrète qui vient d'être dévoilée et qui aura bonne place dans les écoles de stratégie militaire. Boum!!!

Déjà des voix se lamentent sur les nouvelles incursions de Tsahal en terre ennemie. Mais Trump apprécie avant tout les gagnants et méprise les perdants. 

Fly with the eagles, not scratch with the turkeys!

Il comprend parfaitement l’esprit de négociation. Pour cela, il faut être en position de force, en avoir sous le pied. Ce n’est pas lui qui va critiquer cette occupation. Netanyahu le sait. Il aura les mains libres. Un certain temps.

Occuper le terrain, c'est bien, mais avec quelle armée? Avec quels soldats? 

Il était question de la recherche d’un accord d’enrôlement progressif des juifs orthodoxes sur un moyen terme. 3.000 ordres de mobilisation ont été envoyés. Seuls quelques uns sont venus au centre de recrutement. 

Les rabbins s’y sont opposés. L’un d’eux a même déclaré qu’un Batlàne (Oisif, ni études ni travail) devait refuser de s’enrôler.

Un comble.

Et ces religieux qui représentent 60.000 soldats potentiels, (20% de l'effectif) menacent le gouvernement et exigent une loi d’exemption totale. 

Et voilà que l’ex ministre de la défense Galant vient de claquer sa démission de la Knesset tout en affirmant qu’il demeure membre du Likoud, ce parti dans lequel il veut restaurer les principes qui le fondaient avant l’arrivée des extrémistes.

Il a déclaré qu’il refusait de participer à cette loi sur l’exemption en ajoutant tel Mc Arthur: « Je serai de retour ». Envisage t il de se présenter aux primaires contre Bibi en 2026?

Et ce serait précisément parce qu’il s’est opposé frontalement au projet de loi d’exemption qu’il a été démis de ses fonctions par Bibi.

Il y a certes assez de soldats dans Tsahal. Mais il faudrait prolonger le temps de service à 36 mois et mobiliser les réservistes six mois par an!

Ni travail, ni famille, et quelle patrie.

Alors il faut bien mobiliser tout le monde, sans exception, sans privilège pour ceux qui se dérobent, quelle que soit leur origine.

Ben Gourion avait exempté en 1950 trois cents étudiants des Yeshivot. Élevons le nombre à 1.000 pour faire bonne mesure. Mais 60.000, c’est ce moquer du monde. 

Car il y a des religieux nationalistes qui servent et paient le lourd tribut du sang. Et ils ne prétendent pas que leur pratique religieuse s’en ressent. Et même si ? A la guerre comme à la guerre.

L’étau politique se resserre progressivement. Ben Gvir refuse de voter avec le Likoud tant que la conseillère juridique du gouvernement n’est pas renvoyée. Elle l’empêche de nommer ses sbires dans la police. 

Si les Orthodoxes refusent avec lui de voter le budget le mois prochain, le gouvernement tombera. Il y aura des élections. Les sondages donnent l’opposition largement gagnante. Le couple Bennet- Liberman a le vent en poupe.

Ce sont tout sauf des gauchistes et des bras cassés.

Poursuivre la guerre à Gaza. 

Le Hamas serait sur le point de tomber. Encore un "poush". Une chiquenaude.

On entend ce mantra depuis un an. Vrai, faux. Le Hamas aurait enrôler 4.000 nouveaux combattants et son effectif serait toujours de 25.000 terroristes, disséminées, mal encadrés, mais toujours là. Et capable depuis plusieurs jours de tirer sur les localités autour de Gaza. Vous savez, celles qui ont été détruites, évacuées et partiellement reconstruites. Pour ces pauvres habitants, rien n’a changé. On prend les mêmes et on recommence.

Certes avec une intensité résiduelle. Sans risque de récidive du 7 octobre. Mais la sécurité n'est pas vraiment rétabli.

La guerre à Gaza est terminée depuis longtemps. C'est désormais une guérilla dans laquelle on demande aux soldats de tuer l’ennemi jusqu’au dernier. Puisqu’il refuse de se soumettre. Et puisqu’un accord serait illusoire. Mais le terrorisme ne disparaît pas, il mute, change de nom, il se fond dans la foule, il frappe à son heure. Tsahal risque de s’épuiser, et il s’épuise depuis 15 mois. Pertes après pertes.

Dans les décombres des villes, les terroristes par petits groupes forment des embuscades. Disparaissent dans les tunnels. Il y a encore tant à faire pour neutraliser ne serait ce que la partie nord. Ce champ de ruines est un terrain idéal pour le combat de corps à corps. Pour les tireurs d’élite isolés. Pour les tirs de bazoukas. « Apocalypse now! » Il est impossible de décréter qu’un quartier est sécurisé. Partout le danger règne. Dès que Tsahal quitte un quartier, le Hamas reprend position.

Et le slogan selon lequel la pression militaire doit permettre la libération des otages ne s’avère vraie que par une négociation au bon moment. Et ce temps est loin derrière nous.

Et toujours aucun protocole sur cette Arlésienne au nom de code le « jour d’après ». Qod Qod Yom Ahah'aré.

Après quoi? La fin de la guerre? Celle contre les terroristes qui dure depuis 100 ans et n’est pas prête de se terminer. Ni ici ni ailleurs. Comme dans la chanson Saint-Germain-des-Prés. (1960 Guy Béart/Juliette Gréco)

Réflexion sur le temps qui passe. Ce qui nous amène à nos otages.

Cette fois c’est la bonne, foie d’animal, intérêt et principal. Mais les otages sont le capital de la poule aux œufs d’or de Lafontaine. Jamais le Hamas ne les lâchera. En tout cas pas tous en une seule fois comme certains l’exigent. Il continuera à nous faire chanter et danser à son aise.

Bibi le sait mais ne peut continuer encore longtemps à tromper les familles. Il va donc accepter un deal partiel: Repousser les questions qui fâchent à la seconde phase et obtenir de suite une libération partielle (Combien?) contre une trêve et libération de terroristes. On discutera du reste après. On aurait pu le faire il y a un an. Mais bon.

C’est un pis à aller.

Encore faut il tomber d’accord sur les otages et les terroristes. Ca peut encore capoter.

Mais les familles sont passées de la phase espoir à la phase critiques acerbes contre le gouvernement accusé de les abandonner. Elles sont passées dans le camp des anarchistes. Rien ne va plus.


Grévistes de la faim qui ont décidé de réduire leur ration à presque rien depuis trois mois, en solidarité avec celle supposée des otages

Que pouvons nous nous souhaiter pour 2025?

Que l’année soit meilleure que 2023 et 2024! 

Ça devrait être faisable.

Voyons:

* Des élections apportant un gouvernement stable au Liban chassant le Hezbollah

* Des relations normalisées avec la Syrie et l’Arabie Saoudite

* Une coalition internationale forte pour gouverner à Gaza

* Trump revenant au mur des lamentations pour rechercher l’inspiration qui fera plier l’Iran

Et chez nous? 

Non, rien? Un petit changement quand même? Tout petit?

Faut pas trop en demander. Ce sera pour 2026. Des élections, à moins que pour cause de guerre, Bibi ne les repousse à la fin de celle-ci.

Les guerres c'est comme les études, le tout c'est d'en sortir par la grande porte, sans trop de casse.


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