Lettre 311 L’enfer sur Gaza selon Trump
Ce samedi 8 février fut un tournant de cette guerre.
Trois otages ont été libérés.
On supposait qu’ils vivaient un enfer. Simple supposition. Mais les voir apparaître tels des rescapés des camps, ce fut pour nous comme un choc, comme un coup de massue. Le « plus Jamais ça » nous explosait en pleine figure.
Oui, ils sont maltraités. Oui, c’est notre responsabilité. Oui, l’enfer de Gaza c’est pour eux.
Et savez vous pourquoi les exactions du 7 octobre sont pires que la Shoah? Parce qu’elles se sont produites chez nous, au pays refuge des Juifs. Et c’est pour cela qu’il est impératif qu’ils soient tous libérés. Quel qu’en soit le prix.
Vous savez que la phase 2 pose problème pour la survie du gouvernement. Pour des raisons idéologiques et par peur que la fin de la guerre sonne la victoire du Hamas. Ce serait pour Netanyahu le début d’une descente aux enfers. Enquête publique sur les raisons de cette défaite, et condamnation pénale en Israël et à Hague.
Il déclare donc à hue et à dia qu’il va reprendre la guerre la où elle s’était arrêtée. Il est couvert par Trump. Avec un bémol: Hamas a reconstitué ses forces et la population est revenue à lui.
En outre, les sept fronts font se rallumer et la trêve avec le Hezbollah sera certainement rompue.
Pas si simple.
Et comme il fallait s’y attendre, Hamas suspend la libération des trois otages prévue ce samedi. Comme un scénario écrit d’avance, chacun connaissant parfaitement son rôle.
Et Trump reprend sa formule magique: Ouvrir les portes de l’enfer sur Gaza si tous les otages ne sont pas libérés. Tous ensemble. Plus au compte gouttes.
Car il ne veut pas que la seconde phase se tire en longueur, sur des semaines, voire des mois.
Il a vu les otages de samedi. Il sait que ceux qui restent enterrés souffrent l’enfer. Qu’ils n’y survivront pas. Mais il ne peut en ouvrir les portes. Hamas tel Hadès dispose seul des clés de cet enfer que Trump voudrait transformer en paradis.
Et il insiste pour qu’ils sortent tous de suite. Il ne veut pas assister chaque samedi à la libération d’otages de plus en plus abîmés.
Mais il sait que cela ne se fera pas.
Et comme cette formule magique avait fonctionné une première fois, il la reprend bien qu’elle n’ait eu prise que contre Netanyahu.
Mais essayons de comprendre quel plan cache ce nouveau mantra. Car il y a forcément un plan puisque Trump ne lâche pas l’affaire.
L’enfer demain? Certes non. L’enfer dans huit jours, un mois? Pas davantage.
Et à quoi ressemble cet enfer? Y a t il pire que Gaza en ruine? Qu’une population en déshérence? Sous la coupe d’une organisation terroriste?
Trump prépare la suite. Prépare l’opinion américaine et mondiale au pire qui est à venir. Il a proposé un « horizon radieux » pour les Palestiniens mais ailleurs.
« Tu veux ou tu veux pas. Tu veux c’est bien si tu veux pas tant pis. Si tu veux pas j’en ferai pas une maladie. C’est comme ci ou comme ça, ou tu veux ou tu veux pas… » (Marcel Zanini 1969)
Les Palestiniens comme à leur habitude ont dit non. Enfin pas tous. Il y aurait des partants. Les pays arabes aussi. Enfin dans un premier jet. A voir. Il y a trop d’intérêts financiers en jeu.
Le petit roi de Jordanie a été convoqué par Trump lequel va certainement abonder de quelques milliards en sus pour lui extirper un accord de principe sur l'accueil de centaines de milliers de Palestiniens.
Trump veut et la libération de tous les otages, et vider Gaza de sa population. C’est sa façon d’éradiquer le Hamas. Et puisqu’on ne peut chasser le Hamas de Gaza, il suffit d’en chasser la population. CQFD!!
Et pour cela il y a un moyen bien simple. Celui que les Israéliens n’ont pu activer: Blocus total. Rien n’entre et rien ne sort sauf la population.
Plus aucune aide humanitaire. Ni eau ni électricité ni carburant. Retour au moyen-âge. Et puisque le Hamas est le dirigeant, rendre la bande de Gaza totalement invivable. Provoquer un départ «volontaire » de la population à moins qu’elle ne préfère s’agréger aux terroristes et sombrer avec eux.
Les préparatifs au port d’Ashdod et l’aéroport de Ramon à Eilat sont en cours pour assurer les transports.
Et devant un départ humanitaire massif, les pays frères ou solidaires devront bien prendre leur part.
Et Trump déclarera au monde scandalisé: Il y avait deux options. Ils ont choisi la mauvaise. Qu’ils en supportent les conséquences.
Il aura ainsi tordu le bras à tous.
Et les otages?
Il est clair qu’ils ne bénéficient pas de l’aide humanitaire, traités pire que des chiens. Affamés. Sans aucuns soins.
Alors perdus pour perdus!!
Il y aurait bien un pis aller: Leur libération contre un sauf conduit pour les terroristes du Hamas. Que voilà un bon deal!
Il y a une autre option mais elle est pire que tout: Reprise des combats et suppression de l’aide humanitaire. Car enfin, le Hamas ne survit que grâce à elle. Mais que de victimes en supplément. La population israélienne s'est habituée à ce retour au calme. Les alertes vont elles à nouveau retentir.
Des exercices d'alarmes sont organisés sur Tel-Aviv. est-ce un signe?
Mais tout ceci ne sont que des élucubrations. Trump peut il se faire le complice d’un crime de guerre aux côtés de Ben Gvir et Smotrich?
Pourtant il n’a pas hésité à programmer un transfert qui ne serait pas moins grave au regard de la convention de Genève.
Mais cette loi s’applique t elle dans une guerre contre une organisation terroriste? Et en présence d’otages détenus dans des conditions inhumaines?
That Is the question.
Bien malin qui peut y répondre sauf à accepter la position internationale qui arrange bien le Hamas.
Et qui pourra décoder le plan de Trump lequel n’existe peut-être que dans les divagations que vous venez de lire.
On ne peut pas faire le bonheur des gens contre leur gré.
En voici un exemple.
« Chérie, j’ai gagné un million au loto, prépare ta valise! »
L’épouse ravie de partir en vacances: « Valise hiver ou été? »
Le mari: « Les deux, tu retournes chez ta mère! »
Vous avez dit transfert?
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